Recette anti-déprime
Je m’aperçois que cela fait longtemps que je n’ai pas été aussi bien. Je m’en rends particulièrement compte aujourd’hui où ça va mal ; j’ai perdu l’habitude de ces vents de panique[1] qui soufflent dans ma tête à l’approche de certains sujets…
Ma relative désertion de ce blog est un symptôme lui aussi : je vais bien (ou : j’allais bien). Et je vois bien que ce n’est plus ça : j’ai mis un casque sur mes oreilles pour pouvoir dépasser le seuil raisonnable du volume sonore en écoutant un remix improbable d’un morceau inconnu de Madonna (un truc de pouf comme j’en ai rarement entendu d’une très médiocre qualité ; on ne se refait pas !). C’est pour moi un signe qui ne trompe pas…
Mais je vous donne la recette, même si je suis en train de vous dire qu’elle ne marche pas si bien que ça…
D’abord, commencez par ne plus voir votre psy. La mienne est en vacances, et depuis je note une réelle amélioration de mon humeur.
Ensuite, ne vous accordez plus une seule seconde pour réfléchir. En cette période estivale, ne prenez pas de vacances pendant lesquelles les moments oisifs sont trop nombreux. Tuez-vous au travail. Pour ma part, du lundi au vendredi, j’ai un employeur qui, malgré l’accalmie de l’été, m’occupe. Pour améliorer encore l’effet, prenez soin de choisir un métier qui vous passionne (ou celui de votre mère comme moi ; des fois je me désespère…). Peut-être que votre patron se moquera gentiment de vous voir arriver tous les matins avec un grand sourire (comme le mien le fait), alors que tout le monde fait la gueule.
Mais votre employeur ne vous occupe que 5 jours pas semaine si vous n’êtes pas chanceux… Reste alors les week-end à occuper. Et bien puisqu’il fait (quelques fois) beau et que vous ne prenez pas de vacances, partez en week-end avec des copains ! Louez une voiture dès le vendredi soir, prenez un avion, mais partez ! Entre l’excitation du voyage, les copainINEs avec lesquelLEs on ne fait que rigoler et mater les petits mecs, la nécessité d’optimiser les deux ou trois jours passés dans une ville, on n’a pas le temps de penser à autre chose qu’à ce qui se passe.
Si vous sentez une petite baisse d’enthousiasme, buvez. Si comme moi vous manquez d’expériences de beuveries, je vous recommande, un apéro, du vin à table, et puis d’aller vous finir dans un bar bondé. Attention, il ne faut pas abuser. Ce n’est pas que « l’Abus d’Alcool est Dangereux Pour la Santé », mais que laisser 150€ de cocktails (que des Russes Noirs) à 3 dans un bar en une heure avant de dîner provoque les effets inverses ! On se retrouve embarqué dans une soirée qui dégénère (à cause de moi en partie, mais je n’y peux rien, il était tellement mignon) et qui laisse des séquelles psychologiques pendant plusieurs semaines (voir : ici ).
Je ne sais pas où vous vivez, mais moi j’habite Paris. A Paris, on passe son temps à marcher entre deux stations de métro, dans les couloirs des correspondances, entre son immeuble et le petit supermarché où l’on fait ses courses. Voilà des dizaines de minutes passées seul (sans l’être vraiment, je vous rappelle que vous êtes écrasé contre la vitre de la porte du métro qui s’est refermée sur votre épaule en vous faisant mal et que la dame derrière vous rentre le coude dans les cotes ; des sardines sont mieux loties dans leur boite en métal)… Alors, munissez-vous d’un lecteur MP3 (on en trouve avec des capacités certes dérisoires, mais vraiment pas cher). Les écouteurs vissés sur les oreilles, de la musique que vous n’avoueriez peut-être pas écouter, et vous voilà véritablement isolé de ce monde.
Je m’aperçois que ce texte est déjà bien long et que la plupart des lecteurs auront abandonné avant d’en arriver ici… Alors je termine sur ce qu’il ne faut pas faire :
Ne passez pas trop de temps avec un jeune homme de 17 ans, au physique avantageux, qui représente exactement ce que vous n’étiez pas à son âge et que vous regrettez. Il est trop tard, vous n’avez plus 17 ans, mais 30… Au lieu de regretter ce que vous n’avez pas été, attachez-vous à réussir votre trentaine. J’aurais dû y penser plus tôt, voilà mon dimanche gaché…
[1] Oh !, comme ce mot qui tombe spontanément sous mes doigts est bien choisi ! Merci M. Lacan…