Lundi, à 18h30 presque exactement
La porte s’ouvre, l’homme sort de l’appartement. Il a l’air triste, abattu. Pourquoi n’appelle t’il pas l’ascenseur ? Il ouvre à la place la porte qui donne sur l’escalier que l’on utilise que lors des pannes de l’ascenseur. La porte claque derrière lui. Il ne descend que deux marches et s’appuie sur le pilier autour duquel tourne l’escalier. Il enfouit son visage dans ses mains. Les mots qu’il dit raisonnent faiblement dans l’écho de la cage d’escalier : mais comment font les autres pour vivre ?
Il s’assoit par terre et commence à pleurer.
Il ne reste que quelques instant assis, déjà il se relève et commence à descendre en continuant à pleurer doucement.
Il croise quelqu’un dans le hall de l’immeuble, essaie de cacher son visage derrière un mouchoir et essaie de lancer un bonsoir joyeux.
Dans la rue, les larmes se sont calmées. Mais la boule dans le ventre est toujours là. Le colère gronde à l’intérieur ; il ne comprend pas pourquoi. Il a envie de crier.
Il s’arrête brutalement. Les yeux baissés. Il ne sait pas très bien où il doit aller. Il n’a pas envie de rentrer chez lui.