Un nouveau jeu

30 septembre 2005

Kang’ m’a envoyé ce soir un mail dans lequel il raconte par le menu sa journée (très chargée). Et je me demande si je suis capable de raconter avec autant de détails la mienne. Essayons. Dites moi si vous avez tenu jusqu’au bout (parce que cela devrait approcher le degré zéro d’intérêt ; à moins que j’arrive à rendre ça intéressant…).

8h53, j’arrive à mon boulot. Je dis bonjour à SS, à SC, mon chef, et à quelques autres personnes déjà arrivées. Je suis un peu tendu parce que mon chef, la directrice commerciale (VC) et moi avons rendez-vous chez un client pour une réunion. J’ai même mis une cravate exprès. Ce n’est pas tant de voir ce client qui me rend nerveux, mais qu’on va sans doute attendre de moi des réponses en matière de délai et que c’est ce que je ne sais pas du tout prévoir… De toute façon avant de commencer la journée il me faut ma dose de caféine… J’ouvre mon porte-feuille pour découvrir que je n’ai que 10 centimes… Je traîne un peu le temps de me demander qui, parmi mes collègues, va avoir le privilège de m’offrir un café… Et voilà que SM arrive… C’est ma collègue préférée. C’est la seule qui sait (depuis quelques jours) que je suis pédé. J’aborde le problème du café de biais. « Oh, tu es élégante aujourd’hui S… Ca te dirait un café ? Non, parce que je n’ai pas du tout de monnaie, alors si tu pouvais m’inviter… ». Adroit, non ? Pendant ce temps là, le petit stagiaire que j’ai déjà repéré hier est arrivé. Il me dit bonjour en souriant… Il est de type asiatique et absolument charmant… Tout à fait à mon goût… S et moi allons à la machine. Le stagiaire me sourit encore. Je lui rend son sourire…
Discussion avec S. Je lui parle d’un gars que j’ai rencontré hier et que j’ai trouvé hyper mignon (je pense qu’à ça en ce moment ou quoi ?). Je peux enfin parler mec avec une collègue ! Café avalé, conversation finie (stagiaire mignon hors de vue), je me met à mon bureau. Je relis les documents pour le réunion. Je dois voir mon chef et VC avant qu’on ne parte pour le rendez-vous. On s’installe dans une salle déserte. Je prend la parole. Eux deux ne connaissent pas vraiment le projet, c’est moi qui ai bossé dessus. Je commence par un rappel du truc avant d’aborder les points qui nous intéressent. Je vous passe quand même certains détails ! On nous intérromp. Le directeur et la directrice ne sont pas là aujourd’hui (tout le monde sait qu’ils sont en Corse pour 3 jours de golf…) alors on organise un petit dej. SS et SM nous demandent si on préfère un croissant ou un pain au chocolat…
10h07, il est déjà l’heure de partir si l’on veut arriver au rendez-vous sans courir (on y va à pieds).
10h34, on arrive dans le hall où l’on s’annonce à la réceptionniste. « Bonjour, nous somme de la société XYZ, nous venons pour une réunion avec FP. ». « Oui, quel est le nom de votre réunion ? » (regard étonné de nous trois…). La réceptionniste reprend : « ça serait pas (elle épelle difficilement) : BDE Suivi V2 ? ». Euh… Heureusement il y en a un qui suis : moi. « Oui, c’est ça ».
Nos contacts arrivent. Tout le monde est un peu coincé sauf moi qui tutoie le client (parce que j’ai travaillé dans leurs locaux, en collaboration étroite et que c’est la règle dans leur boite). « Salut F, ça va ? Bonjour S. »
10h41, on entre dans la salle de réunion très belle qu’on a réservé pour nous.
11h52, on en est qu’à la deuxième page des points à aborder… Il y a 3 pages… C’est la deuxième fois que je me tape cette énumération…
12h24, on a enfin fini le tour de tous les points. Reste à se décider sur la suite… On regarde mon planning et mon chef coupe court, il ne veut pas que le client s’aperçoive que je suis proprement débordé et que si on se fie à mon planning, je suis pas près de faire le boulot !
12h51, on sort enfin. Le temps de rentrer à la boite, de toute façon, je pourrais pas déjeuner avec mes autres collègues… Mon chef nous abandonne, sans doute pour retrouver sa maîtresse (oui, tout le monde est au courant…). VC me propose déjeuner rapidement ensemble à la pizzeria de la Gare St Lazare. Nous y allons. Elle va passer l’heure à dire du mal de la direction… Mais je passe un pas trop mauvais moment parce qu’elle est vraiment sympa.
14h06, nous sommes en retard pour le retour au bureau. Je me jette sur mon boulot, j’ai une formation à préparer. Je ne suis pas très productif. J’invente un exercice pas trop con, mais n’arrive pas à en trouver un autre qui ferrait utiliser une boucle while et un if… CC vient m’interrompre pour me demander des détails sur une formation que j’ai animé cette semaine et que personne n’avait jamais fait avant moi (Word Expert. Et oui !). SM me paye un second café.
17h14, je bloque sur un exercice que je suis censé donner à mes stagiaires… Je trouve que c’est le signe que je suis trop fatigué… Je range mes affaires et m’en vais.
17h26, je monte dans une rame bondée à Liège. Une vieille dame a l’habitude et monte au moment où ça sonne et me colle son parapluie trempé contre le bras… Trop agréable. Direction Montparnasse, un changement, et je suis presque arrivé chez ma psy.
17h56, je sonne, j’ai pas envie d’attendre, il pleut…
17h59, elle m’ouvre. Elle a une béquille et semble bien souffrir…
18h11 (et non, vous ne saurez pas ce qui s’est dit… Mais comme le sujet me saoulait, j’ai utilisé une nouvelle technique de fuite : tout à coup pour arrêter de parler de ce qui me gênait, je me suis mis à parler de mon week-end ! Des fois, elle doit désespérer… Je suis un con doublé d’un salaud.), je sors. Il pleut, j’ai envie de rentrer (je suis pas très fier de ma lâcheté…). RER. Petite racaille pas trop mal juste à coté de moi (mais oui ! je ne pense qu’à ça…). Gare du Nord, il pleut toujours, je n’ai pas le courage de courir (même si ça aurait sans doute offert un spectacle amusant. Un homme en chemise-cravate avec juste un petit gilet de rien, sans parapluie, en train de courir pour ne pas être mouillé…). Je croise ma proprio dans le hall. Elle m’invite à une petite sauterie dimanche en 8… Oui, j’ai d’excellentes relations avec ma proprio qui habite le même immeuble.
19h09, six étages plus tard, je suis en train d’essayer d’appeler mes parents. Personne ne répond… Très étrange… Je regarde Ruquier. Y a même un moment où je rit, c’est pour dire à quel point je suis fatigué… Après Ruquier, le zapping, et un Gars une Fille, je rappelle mes parents. C’est mon père qui a manifestement trop bu qui me répond de chez les voisins… J’écourte la conversation, je veux juste savoir à quelle heure je viens demain… J’appelle ensuite ma belle sœur pour avoir des détails sur l’organisation (il faut venir la chercher, elle a une attelle, elle s’est blessé au genou). Elle me dit que son kiné la fait souffrir. Je me plains de mes journées fatigantes alors qu’il est près de 20h et que son mari, mon frère, n’est pas encore rentré…
20h19, je mets de l’eau à bouillir pour les pâtes. J’ouvre le frigo pour ajouter à l’eau de cuisson les knakies (oui, c’est fête ce soir, il n’y a pas que de la sauce tomate dans mes pâtes), je découvre qu’il me reste la moitié de la barquette de raviolis frais que j’ai entamé lundi. Et je réalise que j’étais persuadé les avoir fini, mais que ce soir est le second soir où je dîne chez moi cette semaine… Je soigne mon moral dans mes chaussettes en essayant de ne pas rester chez moi tout seul…
20h44, je suis de retour devant ma télé. Je regarde l’épisode de NCIS sur M6. Très bof… Le truc qu’il y a après ne me plait pas du tout. J’entame mon expérience de raconter ma journée en détails. J’en suis à la troisième page dans Word.

Pas de Mort Aux Jeunes ce soir… De toute façon, j’avais décidé de ne pas y aller il y a plusieurs jours… Trop le flemme, trop fatigué, lever trop tôt demain. Mais surtout trop total déprimé pour aller m’amuser… Il faudrait que j’écrive plusieurs mails importants pour des gens que j’aime. Je ne sais pas si je vais avoir le courage…

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